Exposition de Marc Trivier, photographies de 1980 à 2010.
L'oeuvre du photographe belge Marc Trivier fait l'objet d'une rétrospective à la Maison européenne de la photographie. Une centaine de ses photos y sont exposées, parmi lesquelles des portraits d'artistes ou d'aliénés côtoient de saisissantes images d'arbres et d'animaux.
Le photographe Marc Trivier est encore trop peu connu en France. Né en Belgique en 1960, il a pourtant été remarqué dès les années 1980 pour ses portraits d'écrivains et d'artistes.
On lui doit une impressionnante série de portraits : Michel Foucault, Nathalie Sarraute, Francis Bacon, Samuel Beckett... ou encore le portrait plus récent du poète palestinien Mahmoud Darwich, en 2008.
Pour réaliser ces portraits, le photographe suit toujours le même protocole : il fait généralement poser ses modèles chez eux, assis face à l'objectif. Au final, ses images en noir et blanc et en format carré sont toujours frappantes et dépouillées de tout artifice.
Par ailleurs, Marc Trivier a réalisé des portraits de patients d'hôpitaux psychiatriques, sans aucune mise en scène, aucun effet de lumière ou aucune dramatisation particulière. Il a aussi photographié comme s'il s'agissait de portraits des arbres solitaires et des animaux promis à l'abattoir.
Lorsque j’ai vu ses œuvres, j’ai constaté qu’il essaye souvent de représenter des traits irisés de visages, dans l’aplat grisâtre d’une main isolée. Il y a des lumières blanches sur fond très blanc, ou des jeux de lumière sont souvent utilisés.
C’est la première fois que je visite son exposition. Il fait de la photographie il y a 35 ans. Ses œuvres se centrent sur les incidents du quotidien, il met en scène le hasard et le paradoxe. Je pense que chez cet artiste, les frontières entre l’objet d’art et l’environnement du quotidien sont délibérément brouillées, que l’art et la réalité sont volontairement mélangés.
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