mercredi 8 juin 2011

Kees Van Dongen

Un peintre au génie insaisissable. Kees Van Dongen (1877-1968) qui fut « l'artificier du fauvisme » selon la belle expression des commissaires de cette rétrospective (Anita Hopmans et Sophie Krebs, avec la participation de Marianne Sarkari) ne se réduit pas à quelques couleurs éclatantes. Son art puise aux quatre coins d'une tradition en pleine métamorphose, que sa propre peinture a contribué à modifier. Enfant d'une époque qui, d'un siècle, bascula dans un autre, il saisit avec brio les variations de la beauté, avant que son génie, grisé par le succès, ne s'épuise prématurément. L'exposition retrace ce parcours d'un homme qui survécut à son étoile, mais qui sut lui donner des couleurs inouïes.
Ses œuvres, pendant une période sont rebelle, proche des anarchistes, il passe insensiblement de la caricature à la représentation d'une femme fardée, érotisée.
Portrait de Lucie, une mulâtresse qui a inspiré Kees Van Dongen en 1909

Il a créé une série de personnages féminins, exagérés, au corps mince, le visage pâle, les yeux lourds, les lèvres rouge sang, une princesse endormie, à demi-nue, parée de bijoux brillants et de voiles transparents.
Au fil des années, l'énergie de ses couleurs s’est rapidement affaiblie, les gris connaissant quant à eux des changements plus subtils. Ce qui renforce l'illusion naturaliste pour la plus grande satisfaction des spectateurs, sans toutefois remettre en cause le talent du peintre. Avec une totale confiance en lui-même, il a produit pour son propre compte des œuvres désinvoltes mais d’une qualité technique parfaite.


La Danseuse indienne,vers1909-1910 1907 100x81cm
“La Danseuse Indienne" est le tableau que j'aime le plus en raison de la forme exagérée, déformée, allongée du corps de cette danseuse, avec un clair-obscur particulier causé par l’éclairage. Ce style d'interprétation et de l'utilisation de la couleur sont exceptionnels, cette qualité de représentation et ce style de l’artiste se retrouvent dans le fauvisme.
Ce ne serait cependant que la variation d'un orientalisme ravivé par le fauvisme le plus rutilant si la « Danseuse Indienne » ne portait le thème à son paroxysme. La souplesse de ses contorsions et de ses proportions, le torse et le ventre saillants, le cou et la tête renversés en arrière, bras et jambes ondoyants bordés d'un cerne écarlate et chargés de bracelets et de chaînes, la « Danseuse Indienne » s'inspire directement de la sculpture indienne. Que ce soit des déesses aux bras multiples ou, plus vraisemblablement, des figures nouées et ployées des bas-reliefs « célestes » qui célèbrent le plaisir charnel et ont connu la faveur en Occident dès leur découverte.


Musée d’Art moderne de la ville de Paris
11, Avenue Du Président Wilson
75116 Paris

Exposition du 25 mars au 17 juillet 2011

Tao Lili(10275473) ARTS PLASTIQUES L3

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