vendredi 10 juin 2011

« La vie sensible », Emanuele Coccia



Dans cet ouvrage, l’auteur Emanuele Coccia s’interroge sur la sensibilité, sur la vie sensorielle. Nous sommes sensibles et cette sensibilité est le commerce que nous entretenons avec la vie même …

"Nous vivons sous l’influence pérenne du sensible : odeurs, couleurs, sensations olfactives, musiques. Notre existence-dans le sommeil ou en état de veille-est un bain infini au cœur du sensible. Les sensibles-dont les images ne cessent de nous nourrir de d’alimenter notre expérience diurne ou onirique-définissent la réalité et le sens de chacun de nos mouvements. Ce sont eux qui donnent une réalité à nos pensées, ce sont eux qui donnent corps à nos désirs".
- paragraphe extrait du e 12em chapitre « De l’unité du monde », p. 55


Pour pouvoir sentir le monde, les être humains utilisent leurs cinq sens- la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher. Toutes ces expériences sensibles s’accumulent en nous et par la suite elles se synthétisent via la perception, l’activité intelligible. Mais cette activité ne précède jamais l’expérience sensible. Pourtant la perception est une étape indispensable pour la création artistique.

Le sujet pensant qui exécute les activités sensibles et intelligibles utilise des sources imaginaires ou réelles afin de former des représentations qui seront le résultat créatif de la perception.

Tout objet possède sa représentation. En ce qui concerne la représentation de soi, il est d’abord nécessaire de construire notre propre image en nous. Pour cela, nous avons besoin d’un intermédiaire qui nous renvoie une image. Car l’image mentale de soi ne se forme qu’à travers la relation entre le soi qui a conscience et l’objet du sensible et de l’intelligible qui entoure le sujet. Sans le lieu où habite l’image, tel que le miroir, on ne pourrait pas élaborer notre réalité physique.

L’image mentale est l’aboutissement d’une recherche sur les ressemblances et les dissemblances entre les images de soi, reflétées sur des objets variés, et qui communiquent entre elles. Lorsque l’on se représente sous forme d’autoportrait, on synthétise ces images complexes et on les réinterprète en les traitant à nouveau par l’intermédiaire de l’activité créative, laquelle succède donc aux activités sensible et perceptive.

Il est évident que l’image de soi possède une base imparfaite puisque que notre environnement est en perpétuel mouvement. Ainsi les objets appartenant à cet environnement changent aussi sans cesse d’apparence.

La vie sensible, dont résultent ces images mentales, nous entraîne dans l’exploration du soi. Nous avons besoin de cette exploration, d’abord pour pouvoir définir le soi dans sa relation avec le monde intérieur et extérieur et ensuite pour ressentir véritablement notre appartenance à ce monde physique.


Par Hangki MIN ( 259869/ L3 / Arts Plastique)

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